Sœur Césarine CAVAIGNAC
1845 – 1922
Née Virginie Cavaignac à Lugan le 22 mars 1845.
photos :
Monsieur Garcia
Très tôt elle manifeste ses aspirations de vie religieuse et
voit son vœux se réaliser le 17 septembre 1866. Quelques jours plus tard elle part en
Chine, mais atteinte d'ophtalmie elle doit rentrer en métropole 18 mois plus
tard.
En 1869 Mère Marie Joseph Vernet supérieure principale des
communautés aux Îles-Saint-Pierre et Miquelon, rentrée en France pour prendre
part au Chapitre compte bien ne pas faire seule la traversée de retour. Elle a besoin d'une
aide soignante pour seconder l'infirmière-chef de l'hôpital militaire à
St-Pierre. Elle choisit Sr Césarine.
Après une interminable
traversée, Elles arrivent le 14 septembre 1869.
Voici donc sœur Césarine
promue aide-soignante à l'Hôpital de Saint-Pierre.
En avril 1870 elle part
s'occuper du lazaret de Île aux vainqueur ou elle restera huit quarantaines, cumulant en
même temps, les fonctions d'infirmière, de directrice, de cuisinière, etc...
puis en 1886 elle est désignée pour s'occuper des varioleux à trois kms de la
ville sur la route de savoyard dans un établissement vétuste appelé
«Robinson».
Deux médailles d'or première classe lui sont
décernées en 1885-1887
en 1892 elle reçoit la croix de chevalier de la
légion d'Honneur.
puis en 1903 un témoignage de satisfaction du Ministre de la
santé.
En 1904 les écoles et les hôpitaux sont laïcisés
et sœur Césarine doit se retirer de hôpital.
En mars 1922, elle prend
froid. Et après huit jours de vives souffrances elle meurt d'une pneumonie double le 9
mars.
Photos de sa maison natale
photos : Monsieur Garcia
Extrait du discours prononcé par Mr Théophile Déminiac
...lors de la cérémonie officielle qui
commémorait le centenaire de l'apostolat des Sœurs de St-Joseph de Cluny aux Iles
St-Pierre & Miquelon de 1826 à 1926.
« Arrivée dans la
colonie en septembre 1869, pour le service de l'Hôpital Militaire, Sœur Césarine,
qui avait déjà à son actif une campagne en Chine, fut l'ange consolateur des
infortunés matelots échoués à l'Hôpital.
«Avec un
dévouement inlassable, une indulgence vraie, une bonté active et toujours souriante,
elle prodigua, pendant de longues années, à tous les malades, quels qu'ils fussent ses
soins éclairés et toujours réconfortants, et s'imposa au respect et l'affection
de tout le personnel médical qui se succéda pendant cette longue
période»
Pendant les 35 ans qu'elle passa au chevet des malades, Sœur
Césarine fit sept quarantaines au Lazaret, en temps d'épidémie de
variole.
En arrière de la pointe Nordet de l'Ile-aux-chiens, s'étend une terre
déserte, qui a la forme d'un croissant ouvert du côté de la Rade. C'est
l'ancienne Ile-aux-Bours, devenue l'Ile-aux- vainqueurs. Face à l'océan, ce ne sont
que masses rocheuses, accores, battues et rongées par la houle; tandis que le versant
opposé descend en pente douce vers la mer et se couvre d'un mince gazon qu'une chèvre
tondrait en un jour. Dans le creux du rivage, à l'abri d'un cap minuscule, sont blotties les
quelques cabanes qui furent le Lazaret. On y est on ne peu plus séparé du monde et
quiconque s'y trouve a grande hâte d'en sortir.
On pourrait sûrement appliquer
à ce lieu sinistre les paroles fatidiques :
Lasciate ogni speranzo, voi ch'entrate!
(abandonnez tout espoir, vous qui entrez ici!)
Et pourtant, l'espérance y
pénétra plus d'une fois, ainsi que la charité, avec la blanche cornette de
Sœur Césarine, qui se fit au péril de ses jours, la servante des pauvres
varioleux. Elle s'estimait «la plus heureuse du monde de remplir une si belle mission,
où il n'y a rien pour la nature», et elle écrivait à ses
supérieures majeures: «mon seul désir est de me dévouer et de me
sacrifier jusqu'à la mort au service de l'obéissance». Ces paroles, qui sont
l'écho de sa belle âme, mériteraient de figurer en lettre d'or sur la tombe de
Sœur Césarine.
On lui décerna deux médailles d'or de première
classe, trois diplômes avec médaille d'argent. »